Son histoire

L'église et l'ancien cimetière. L'église Le chateau de l'Espère. L'ancienne épicerie-tabac-bistrot.

Des Origines à 1789

Le bourg de Marigny existait déjà à l'époque de la conquête de la Gaule par les Romains. Son nom en latin , ARA MARTIS, signifie temple du dieu Mars.

Les Romains y avaient sans doute édifié un temple dédié à ce dieu de la guerre.

Dans plusieurs endroits de la commune, on a trouvé des traces de l'occupation romaine : monnaies datant de Septime Sevère, chemins pierrés, ruines & emplacements de maisons. D'après la tradition, au lieu dit Pont de Segris devait exister une agglomération importante.

Marigny, aussi loin qu'il est possible de remonter, n'était qu'une bourgade de peu d'importance, perdue au milieu des bois. Elle était enclavée dans la forêt qui s'avançait jusqu'aux portes d'Orléans.

Elle devient possession royale sous les rois francs. Ce domaine royal fut souvent entamé par les donations que firent les rois, soit à des abbayes, soit à des familles. C'est ainsi que les religieux du monastère de St Aignan à Orléans possédaient sur la commune de Marigny des terres qui ont gardé le nom de leurs premiers possesseurs : Terre & Ferme de St Aignan.

Ils en faisaient remonter la donation à Clovis, Philippe le Bel la leur confirma par lettre patente en 1286.

Sous le règne de Louis VII, en 1180, Marigny bénéficia des lettres patentes de ce prince, par lesquelles il "affranchissait absolument, & donnait la liberté à tous les serfs, tant hommes que femmes, résidant à Orléans & dans les cinq lieues à l'entour".

Pendant la guerre de cent ans, les habitants de Marigny eurent beaucoup à souffrir des exactions & des ravages commis aussi bien par les bandes de soldats mercenaires français que par les anglais. Plusieurs fois, ils durent s'enfuir, abandonner tout ce qu'ils possédaient comme en fait foi la lettre patente de 1445 par laquelle le Duc d'Orléans leur accorda ce qu'ils demandaient.

Ayant été particulièrement éprouvés par suite des maux que la guerre amène avec elle, ses habitants, dans la plus grande misère, s'adressèrent au Duc d'Orléans pour lui demander de couper du bois dans la forêt d'Orléans, afin de pouvoir reconstruire leurs maisons détruites ainsi que leur église.

L'église de Marigny, déjà détruite pendant la guerre de Cent Ans, fût aussi brûlée en 1567 par les protestants. Les archives et les registres de la paroisse furent détruits.

A l'époque de la Fronde, les habitants de Marigny ressentirent les effets de cette guerre civile.

Le curé de Chanteau, paroisse voisine, écrivant à ce sujet "Nous avons ressenti l'effet funeste des guerres civiles, où les armées des deux côtés de la Loire ont tout ravagé".

En 1789, les habitants de la paroisse de Marigny présentèrent un cahier de doléances modéré où ils demandaient la suppression des aides, gabelles, corvées, à cause des abus, et le remplacement de la taille par un impôt territorial à raison de la valeur du terrain et de ses productions.

Ils demandèrent que les revenus de la cure fussent augmentés, que la municipalité fut chargée de répartir les impôts entre les citoyens, qu'elle soit l'arbitre des différends peu importants qui s'élèvent entre les habitants, que les officiers de la maîtrise ne cherchent pas à leur enlever le droit de chauffage et de passage, qu'ils tiennent de temps immémorial sur une pièce de bois appelée "Les Usages".

Ils accueillirent avec joie la Révolution qui leur donnait la liberté.

Cahier de doléances

Le cahier de doléances de la paroisse de Marigny fut rédigé par Maître Brière, notaire au Châtelet d'Orléans, qui présida l'assemblée électorale des habitants le mardi 3 mars 1789.

Cahier de doléances

Les productions de la paroisse sont en vignes, terres, prés et bois. Le tiers environ du terrain et de bonnes terres, le surplus est en sable, glaise et terres qui se noient. Toutes les vignes qui se trouvent dans cette dernière partie sont très sujettes à la gelée, à la coulure.

Le revenu de la paroisse est de 6 à 700 livres tout au plus.

Il dépend de la même paroisse des biens ecclésiastiques, à savoir :

1° Environ 100 arpents de terres labourables au couvent de la Madeleine d'Orléans.

2° 8 arpents de terres et vignes et une maison appartenant aux Dames de la Visitation d'Orléans.

3° 36 arpents de terre, bois et étangs et une maison dépendant du château d'Aubert.

4° 300 arpents environ de bois dépendant du chapitre de St Aignan d'Orléans.

5° 1 arpent et demi de terres et prés dépendant de l'abbaye royale de Saint Loup les Orléans.

6° 100 arpents environ de bois, dépendant de la Sainte Chapelle du Palais à Paris.

L'état de la paroisse considéré d'après le tableau ci-dessus et les vues du gouvernement semble susceptible des réformes qui suivent :

Les ressources de la cure n'étant que de 6 à 700 livres au plus, ne semblent pas devoir suffire pour faire vivre un pasteur honnêtement. Il ne serait pas difficile d'augmenter le revenu sans charger davantage le général des habitants. Les moyens sont simples. Il dépend de cette paroisse des biens ecclésiastiques dont on a donné ci-dessus le détail, évaluation faite des revenus de ces mêmes biens on en peut porter le revenu annuel à une somme de 1.200 livres. Que de cette somme il en soit tiré 6 à 700 livres et réunies au revenu actuel de la cure, le pasteur pourrait alors vivre décemment et se dispenser d'exiger de ses paroissiens aucune rétribution pour l'administration des sacrements.

Jusqu'à présent, les impôts de la taille, capitation, corvée, peuvent être regardés comme ayant été imposés arbitrairement. Il serait difficile d'établir ici les abus qui se commettent, la taille s'imposant plutôt sur l'apparence des habitants que sur leur vraies facultés et possessions.

On ne voit pas de meilleur remède à tous ces abus qu'un impôt territorial, à raison de la valeur du terrain et de l'importance de sa production. De cette manière, l'imposition se trouverait juste et elle serait acquittée chaque année, ce qui obvierait à un grand abus qui est celui des réimpositions.

Mais, pour parvenir à exécuter un projet si avantageux, il semble nécessaire d'établir une municipalité qui serait composée du syndic et des marguilliers, auxquels ont donnerait tous les pouvoirs nécessaires pour faire le détail des héritages de la paroisse et fixer la valeur de leurs produits sur les instructions qu'ils prendraient des cultivateurs pour, d'après cet état communiqué aux habitants, corrigé et approuvé, fixer l'imposition annuelle, laquelle équivaudrait à toutes les autres impositions.

Cette municipalité serait encore chargée de l'administration de la police pour la conservation des habitants, elle serait tenu de s'assembler tous les dimanches et recevoir les plaintes des habitants, soit pour cause de police, soit pour tous les abus qui pourraient se commettre dans ladite paroisse.

Il serait encore à propos que la municipalité fut regardée comme l'arbitre invariable des différends qui s'élèveraient entre les habitants et dont l'importance n'excéderait pas cent livres et de donner à cette municipalité tous les pouvoirs nécessaires. Et en effet, qui mieux que les habitants serait en état de juger d'un retirage de terre et du dommage que pourraient avoir causé des bestiaux.

Ces deux causes sont le sujet de la plupart des procès qui s'élèvent entre les habitants et pour les vider, ils sont obligés d'avoir recours aux juges du bailliage royal d'Orléans, où les frais immenses doublent souvent le principal objet de la contestation, dégouttent les habitants de demander justice et favorisent l'impunité.

Il semble encore utile de demander à Sa Majesté que la province de l'Orléanais soit érigée en pays d'Etats et que les Etats se tiennent à Orléans autant de fois qu'il serait nécessaire pour consolider le nouvel établissement et remédier aux abus.

De l'exposé ci-dessus, il ne résulte que des précautions pour prévenir un très petit nombre des abus qui se commettent dans la paroisse. Il en est un grand nombre d'autres dont il n'est pas moins important de s'occuper. Il est même des abus qui préjudicient à la nation générale et qu'il est essentiel de prévenir comme ceux à raison des aides et gabelles.

Par exemple, Sa Majesté pourrait, en supprimant les droits d'aides et gabelles ainsi que la corvée, recouvrer autant et plus par l'imposition territoriale qui aurait lieu sur tous les propriétaires du royaume, sans distinction, au lieu qu'actuellement ce n'est que le pauvre peuple qui paie tout et qui n'a cependant d'autre ressource que le travail de ses mains.

Les habitants se plaignent encore de ce que M.M. officiers de la Maîtrise les veulent priver du droit qu'ils ont toujours eu de jouir du droit de chauffage et passage sur une pièce de bois appelée "Les Usages" qui a anciennement été donnée par le seigneur des Grandes Bosses, la dite donation a été confirmée par plusieurs rois de France, ils en ont toujours joui depuis un temps immémorial.

C'est pourquoi ils ont tous été d'accord de présenter leurs plaintes aux Etats Généraux, comme aussi qu'il fut permis aux riverains des forêts d'y ramasser le bois sec et d'y couper les foins et herbes qui s'y produisent sans causer dommage.

Les habitants demandent encore que lorsque le syndic recevra quelque signification, ordonnance ou assignation intéressant le corps des habitants, il soit tenu de la leur communiquer aussitôt à peine d'en répondre personnellement.

Les habitants pendant la période révolutionnaire

8 septembre 1788

Sont nommés collecteurs ou percepteurs des impôts pour 1789, Julien Botdeterre et Jean Leroy.

12 octobre 1788

L'assemblée municipale se réunit pour établir la répartition des impôts de la communauté.

27 septembre 1788

La municipalité se réunit pour nommer les collecteurs. Sont désignés pour 1790, François Barré et Germain Martin.

25 janvier 1790

Il est procédé à l'élection de la municipalité.

21 février 1790

Paul Giraudeau est élu secrétaire de l'assemblée municipale à la place de François Vallée et prête serment.

7 mars 1790

Les citoyens de la commune apprenant que Loury va être désigné pour être le chef-lieu de canton, se réunissent et dans une délibération motivée, demandent que le chef-lieu de canton soit Rebrechien, étant plus au centre.

8 mars 1790

Les membres de la municipalité de Marigny se réunissent avec ceux de la municipalité de Chanteau pour procéder sur place à la délimitation des deux paroisses entre St Aignan et Goumiers.

14 mars 1790

L'assemblée générale des habitants élit Jacques Trézin, procureur de la commune, en remplacement de François Vallée, décédé, et prête serment.

2 avril 1790

L'assemblée municipale fixe le taux de la journée de travail à une livre.

14 mai 1790

La municipalité rejette une réclamation de Sieur Gassigneul d'Orléans qui se trouve trop imposé, le dit Gassigneul ne jouissant pas du privilège d'exemption supprimé par l'assemblée nationale.

28 juin 1790

La garde nationale se réunit pour choisir trois délégués qui seront délégués et chargés d'aller à Neuville le 4 juillet "au sujet de la Confédération de Paris". Sont désignés : Pierre Cotin, Louis Roy, Jean Feuillatre.

14 juillet 1790

Une assemblée générale de tous les citoyens de la commune a lieu en présence du maire, des officiers municipaux, de la garde nationale armée pour prêter serment et fêter l'anniversaire de la prise de la Bastille.

Ils jurent d'être unis "par des liens indissolubles d'une sainte fraternité, de défendre jusqu'au dernier soupir la Constitution de l'état, les décrets de l'Assemblée Nationale et l'autorité légitime des rois".

Ils se séparent aux oris de "Vive le Roi, Vive la Loi, Vive la Nation".

5 septembre 1790

L'assemblée générale des habitants a lieu pour répondre au procureur du district de Neuville demandant leur avis sur la suppression de la paroisse de Marigny, ou sa réunion à d'autres.

Ils répondirent "nous supplions ces Messieurs de nous laisser comme nous sommes, étant trop éloignés des autres paroisses pour être supprimés".

6 février 1791

Jean Feuillatre, garçon chez son père, est élu garde du bois de la commune.

13 novembre 1791

A lieu l'élection pour le renouvellement de la municipalité.

25 janvier 1792

La municipalité paye à François Pelletier, secrétaire de la mairie de Rebrechien, une somme de 36 livres pour avoir fait le relevé de la commune section par section, ainsi que la matrice des rôles pour les contributions foncières et immobilières.

4 mars 1792

Le procureur de la commune fait avertir les propriétaires, fermiers et vignerons qu'ils aient à se conforter aux décrets qui les contraint d'arracher les haies où les chemins n'ont pas 18 pieds de largeur, dans le délai de deux mois à partir de ce jour.

En cas de non exécution, ils paieront une amende de 10 livres par article, laquelle amende sera répartie entre les pauvres de la paroisse.

7 octobre 1792

Les habitants décident que l'impôt foncier de 1791 s'élevant à 37 livres 16 sols, sera réparti entre les 75 feux, à raison de 5 livres 4 chacun. Ils décident en outre, l'arpentage des Usages afin de mieux établir l'exploitation en coupes réglées.

1er novembre 1792

L'assemblée communale nomme le citoyen Bourreau, officier municipal pour tenir les registres des naissances, des décès, des mariages, en vertu de la nouvelle loi.

4 novembre 1792

La municipalité rejette une demande faite par le Sieur Legrand de Melleray, qui se trouve trop imposé pour ses bois.

2 décembre 1792

A lieu le renouvellement de la municipalité.

7 mars 1793

La patrie est déclarée en danger, une levée de 300 000 hommes est ordonnée. La commune de Marigny doit fournir 4 hommes.

Ce même jour, un registre est ouvert pour recevoir les enrôlements volontaires. Se font inscrire : Pierre Mellon, Thibault, Jean Boileau, Jean Thévenin, Julien Richard, puis après le citoyen A. Redonpierre.

25 Primaire 1793

Le citoyen Jean Boileau est élu officier public pour la tenu des registres de l'état civil.

30 Nivese 1793

L'assemblée générale de tous les citoyens a lieu pour procéder à l'affermage du presbytère et de ses dépendances. Après deux criées, il a été adjugé au citoyen Louis Roy, régisseur, moyennant la somme annuelle de 134 livres 19 sols.

1er Pluviose 1793

Le recensement des grains de la commune a lieu. Résultats : 271 personnes, 14 chevaux, 23 arpents de terre ensemencés, 84 mines de farine, 152 mines de froments, 45 mines de méteil, 38 mines d'orge, 270 mines d'avoine.

25 Messidor 1793

Le citoyen Rivet, commissaire pour le canton de Rebrechien, arrive à Marigny, à l'effet de pourvoir à l'approvisionnement de Paris. Chaque propriétaire et fermier fournira 4 quintaux par charrue.

29 Floréal 1793

Pour les réquisitions militaires, la commune de Marigny doit fournir un cheval attelé à une voiture, prêt pour 30, à destination de Tours (archives).

La mairie, l'école, l'église

A. La mairie

Jusqu'en 1789, à Marigny, les conseils de la paroisse se tinrent à l'église, au banc d'oeuvre, et les assemblées générales des habitants sous le porche de l'église.

C'est là que se décidaient les affaires de la communauté, à l'issue de la messe.

Ce n'est qu'en 1821 que la commune acquit le presbytère et le local y attenant, une mauvaise chambre qui servit de mairie jusqu'en 1903, année ou fut érigée la mairie actuelle sous l'administration de M. Leroy-Chaline, maire.

B. L'école

L'école actuelle fut construite en 1857, sur un devis de 6 000 Francs. Avant cette date, l'enseignement se donnait dans le local de l'ancienne mairie, puis il émigra dans une vieille maison appartenant aujourd'hui à la famille Pervin.

L'enseignement primaire n'ayant été organisé officiellement qu'en 1833, on manque de données précises à son sujet, chaque paroisse étant libre de l'organiser à sa manière, dans la plupart il n'existait pas, ou bien certaines personnes ayant un rudiments de connaissances, réunissaient chez elles les enfants et leur enseignaient tant bien que mal les premières notions de la lecture, de l'écriture, du calcul.

C'est ainsi qu'à Marigny, en 1766, un Sieur Hurault est qualifié de "Maistre d'école" dans une quittance délivrée par lui, pour avoir raccommodé les livres de l'église, nous apprenant que de 1817 à 1820, la commune a un instituteur, c'est un Sieur Jahier, puis vint ensuite André Guyet qui exerça jusqu'en 1831.

Il était en même temps cultivateur au Haut du Moulin.

Ensuite succédèrent les instituteurs suivants nommés officiellement et pourvus de titres de capacité : Désiré Bernois, 1832-1856, Guissard, 1856-1857, Le Page, 1857, Tranchant, 1857-1859, Marmagne, 1859-1865, Victor Crochet, 1865-1877, Edouard Crochet, 1877-1882, J. Riffet, 1882-1884, Gabel, 1884-1886, Goullet, 1886-1888, Baudry, 1888-1898, Lefebvre, 1898-1903, J. Richard 1903-1911, J. Bousquet, 1911.

C. L'église

L'église de Marigny d'après certains auteurs date du 12ème siècle, ou du 13ème.

Elle devait être à trois nefs autant que l'on peut en juger selon les fondations retrouvées. Elle a été incendiée en 1407 pendant la guerre de Cent Ans, et en 1567 par les protestants.

Elle fut reconstruite et restaurée plusieurs fois.

La dernière restauration importante date de 1900. Elle fut faite par les soins de l'Abbé Moreau et l'aide de M. Charles des Francs propriétaire de la Sablonnière.

En 1773, on a trouvé non loin de l'église des tombes en pierre renfermant des squelettes de haute stature et des crânes d'une épaisseur étonnante (Defay).

En 1850, en construisant la sacristie, on a découvert les fondations d'un côté de l'ancienne église.

En 1410, Maître Jean Duno, chanoine de Ste Croix d'Orléans, donna par testament à l'église de Marigny, de Marcilly, du Buisson et de la Vallée, avec les bois et les terres qui en dépendaient, pour fonder une messe à perpétuité dans la dite église (Symphorien Guyon).

Le presbytère et ses dépendances, en 1793, fut affermé à un Sieur Roy garde, il fut vendu ensuite comme bien national le 19 décembre 1796; à un Sieur Brugère de Trainou. Ce dernier le vendit à son tour à M. Gidoin en 1803 qui le céda à la commune en 1821, au prix de 3 250 Francs.

Les curés qui ont desservis la commune de Marigny sont : Maudhuisson, 1642-1691, Siron, 1691-1693, Tassy, 1693-1710, Chenebout, 1710-1729, Pinedde, 1729-1741, Meneau, 1741-1747, Vary, 1747-1768, Nordeau, 1768-1777, Coutant, 1777-1778, Brissard, 1778-1782, Macé, 1782-1793, période révolutionnaire, Loiseau, 1803-1806, Lesterlin, 1806-1811, Martini, 1820-1821, Havard, 1823-1828, Tallereau, 1828-1843, Gingréau, 1843-1845, Marchand, 1845-1851, Pélegry, 1851-1857, Tiger, 1857-1866, Leveillé, 1866-1881, Pillet, 1881-1884, Robert de la Villarmois, 1886-1888, Leintier, 1888-1890, Olivier de la Thouanne, 1891-1893, Moreau, 1897-1906.

Glanés dans les registres de l'état-civil

7 avril 1676

Lase Lebrun lègue à l'église et à la fabrique de Marigny, un quartier de vignes touchant à l'église, à la charge pour elle de lui faire dire 3 messes par an à perpétuité.

5 mai 1692

Testament de Jacques AUGE, rédigé par le curé Siron, faisant donation à sa femme, Louise Maupaté : charly à quenouille, lit de plume garni de ses deux taies, une paillasse, deux draps, sept ou huit aulnes de toile, plus la somme de douze livres d'argent.

14 avril 1701

Bénédiction de deux cloches, la grosse a été nommée Claude Suzanne Saturnine et a eu pour parrain Claude Boulard, bourgeois d'Orléans et seigneur de Lugère et pour marraine Suzanne Chotard dame de la Richaudière et de la Bijonnerie, femme de Léonard Auril, procureur au Châtelet d'Orléans.

La petite a été nommée Etiennette Marie Madeleine Eloïse par Etienne Donneau, bourgeois d'Orléans et seigneur de la Motte et par Madame Magdeleine Barré, femme de Leroux, marchand d'Orléans, seigneur de Villevert.

8 octobre 1697

Translation de la relique de Ste Benoite, de la chapelle des Brosses, en l'église de Marigny, donnée par Maître Foucault, seigneur des Brosses.

6 juin 1724

Bénédiction d'une cloche. Elle a été nommée Louise Paule par Maîstre Paul Coutant, avocat au Parlement, inspecteur général de la garenne du Louvre seigneur des Grandes Brosses de Marigny et Mademoiselle Louise Peigné de Mailly.

18 Juillet 1742

Bénédiction d'une petite cloche qui a été nommée Marie Louise par Messire Louis François Guillaume Dugué de Bagnol, conseiller du Roi, maître des requêtes, seigneur de la Cour de Villereande la Motte Saint Lyé seigneur censitaire des Grandes Brosses de Marigny et par Dame Marie Louise de Behringen, veuve de Messire le Marquis de Vieux Pont, lieutenant général des armées du Roi, dame de Loury et de la Roncière.

13 octobre 1724

Pose de la première pierre du grand autel de l'église par Messire Jacques Lamber, écuyer, seigneur de Charbonnière, de la Maison des Grands Usages.

30 juillet 1752

Tentative d'assassinat sur le curé de Marigny par les nommés Guilbon fils et Cagneux, qui a lieu à Vennecy. Le curé ne porte pas plainte.

17 juin 1761

Bénédiction d'une petite cloche. Elle a été nommée Françoise Thérèse Catherine par le Sieur Pierre François Morand, du Petit Bois, négociant à Orléans et Dame Thérèse Catherine Vaslin, épouse du Sieur Manger.

6 septembre 1768

Inhumation dans le choeur de l'église de Messire Jean Foucher, écuyer conseiller du Roi, président trésorier de France au bureau des finances de la généralité d'Alençon, seigneur des Grandes et Petites Bosses de Marigny.

1er octobre 1777

Inhumation de Thérèse Geuffronneau, épouse du haut et puissant seigneur Simon Louis Joseph DURAU, baron DULAU, chevalier du Bourgchemin, la Touche et autres lieux, major de cavalerie, capitaine du régiment royal, major de la ville du Mans, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.

LES USAGES

La pièce de bois appelée "Les Usages" a été donnée aux habitants de Marigny à la fin du quatorzième siècle par le chevalier Goudard de Liberge et Gillette sa femme, avec tous droits d'usages, pour "prendre, couper, mais sans rien vendre". (Sentence de 1408).

Cette donnation a été souvent l'objet de procès nombreux avec l'administration de l'apanage, celle-ci contestant aux habitants la possession de ces bois dont ils ne purent jamais produire les titres de donation, ceux-ci ayant été brûlés avec les archives de la paroisse, dans l'incendie qui détruisit l'église pendant la guerre de Cent Ans.

Ces bois n'ont jamais été d'une belle venue, les habitants y menant pacager leurs bestiaux.

En 1765, M. de Menars, chargé de faire une enquête à la suite des réclamations des habitants dit : "Nous nous sommes faits conduire aux dicts usages, et les ayant visités, avons reconnu le fons d'iceul estre ingrat et de peu de conséquence, couvert de ronces et d'épines, n'estant les bois que de la hauteur d'un pied et demi et que la pièce en toute son étendue borne la dicte paroisse est propre pour leurs bestiaux".

Plus loin, il conclut en leur faveur, "Nous sommes d'avis sous le bon plaisir du roy, que la paroisse de Marigny jouisse des Usages, bornés comme lis en ont ci-devant jouy, que les droits d'usage et pasturages dans la forêt y soient maintenus suivant et conformément à leurs titres sans pour ce, payer aucun nouveau sens ni redevance".

Malheureusement, M. de Ménars ne fut pas écouté et les habitants de Marigny continuèrent à subir de nouvelles tracasseries, puis furent obligés de soutenir de nombreux procès. On en trouvera plus loin l'énumération.

En 1842, l'administration domaniale voulut s'emparer des usages. Il s'en suivit un procès. Monsieur Charles BORDAS, maire, soutint énergiquement les droits de la commune dans un mémoire et démontra le peu de fondement des prétentions de l'Etat.

En 1844, la cour royale rendit un arrêt qui déclare l'Etat propriétaire du fonds des Usages, la commune étant simplement usagère de ces mêmes bois, ordonne qu'il sera procédé entre l'administration des forêts et la commune de Marigny à l'affranchissement du droit d'usage, par la vois de cantonnement, fixe les droits de la commune dans le cantonnement à 4/5ème et ceux de l'Etat à 1/5ème en pleine propriété des bois dits "Les usages". Déclare la commune mal fondée dans sa demande en restitution d'impôts payés par elle depuis sa dépossession du fonds (10 juin 1839), condamne l'Etat à rembourser la commune, 12 francs par chaque année à partir de 1830, pour sa part dans les frais de garde, ordonne qu'une expertise soit faite.

Le 17 décembre 1844, les experts déposèrent leur rapport, d'après lequel ils furent d'avis de prendre dans le quart de la réserve, le cinquième revenant à l'Etat et lui attribuant en toute propriété et puissance le fonds et la superficie de 9 hectares 05 de bois à prendre au nord dans partie tenant au chêne Parot, le surplus de ce quart de réserve et des bois de Marigny, restant à la commune en toute propriété et jouissance, fonds et superficie.

A l'origine, les Usages de Marigny avaient une superficie de 350 arpents. En 1572, 150 arpents de terres vagues et vaines furent pris par la garde de Neuville et adjugés à Sieur Gilles, conseiller des Aides à Paris.

En 1833, la surface était évaluée à 108 hectares 84 (Cadastre).

En 1847, l'Etat pris les 9 hectares 05 qu'il vendit en 1857 à Monsieur Mareau, lequel les céda à M. de Beauregard propriétaire du château de la Pierreuse en 1882.

En 1870, pour la construction de la ligne de Malesherbes, la Compagnie de Chemin de Fer d'Orléans en expropria 6 hectares 0931 pour l'établissement de la voie et 40 à 50 pour les chemins latéraux. La superficie actuelle est donc d'environ 92 hectares 79 (220 arpents).

Le 5 novembre 1854, le conseil municipal demanda l'autorisation de défricher les bois dits "Les Usages de Marigny" pour la partie abandonnée à la commune.

Le 10 novembre 1860 un décret impérial autorisa ce défrichement. Le conseil municipal dans une délibération du 6 décembre suivant, fait connaître que la commune manque de ressources pour exécuter ce travail. Il demanda que le terrain boisé soit divisé en lots pour être vendus aux habitants les moins aisés, les fonds provenant de cette vente devant être convertis en rentes sur l'Etat.

Ce terrain fût divisé en 97 lots, l'hectare fût estimé 400 francs en moyenne, mais il en fut pas donné suite à ce projet.

En 1902, l'administration municipale songe à vendre les Usages au département, pour y établir un asile départemental d'aliénés. La commission qui les visita déposa un rapport non favorable, le terraint étant trop argileux et peu propre aux travaux de jardinage.

6 novembre 1408

Séance extraordinaire entre les habitants de Marigny et le procureur du roi au siège des Eaux et Forêts du duché d'Orléans, qui délivre aux habitants 5 pièces de bois contenant 350 arpents dits "Les Usages de Marigny" pour les couper et user sans rien vendre.

Décembre 1597

Lettres patentes d'Henri IV portant confirmation du droit d'usage de la forêt et quittance de la finance.

5 Juin 1598

Sentence rendue par le Grand Maître des Eaux et Forêts d'Orléans portant main levée des défenses faites aux habitants de Marigny les Usages aux concédés.

13 juin 1665

Sentence rendue en la mairie des Eaux et Forêts d'Orléans qui maintient les habitants dans leurs droits d'usage et pâturage dans la forêt d'Orléans.

Le vignoble, l'industrie

Maisons disparues - La population

En lisant les registres de l'état civil, on constate que la profession de vigneron, vigneron à façon y est souvent mentionnée. C'est une preuve que la culture de la vigne tenait une place importante dans la commune.

Le vignoble de Marigny, qui jouissait d'une certaine renommée, s'étendait dans toute la partie dénommée les Grands Champs, à l'Est et au Sud du bourg. Sinon, Rousseau, un auteur du dix septième siècle, cite le vignoble de Marigny au nombre des meilleurs crus avec ceux de Rebréchien, Combleux, St Jean de Braye, Chécy, Olivet. Au seixième siècle, le vin blanc, connu sous le nom de genétin, était surtout récolté à Marigny, à Rebréchien, à Boigny.

Le vin rouge, sous le nom d'auvernat, était récolté dans les autres paroisses. Le blanc Meslier était cultivé à Marigny, à Boigny, à St Jean de Braye. Malheureusement, il ne nous reste presque plus rien de ce beau vignoble, à peine 8 hectares.

Industrie

Aux environs du quartier appelé le Four à Chaux, existaient autrefois des carrières exploitées à ciel ouvert et en mines pour l'extraction de la pierre à chaux. Elles eurent une certaine importance.

Cette petite industrie remonte assez loin. En effet, en lisant les registres de l'état civil, on y trouve mentionnés et racontés avec force détails plusieurs cas de mort occasionnés par des éboulements survenus dans ces carrières (1650-1789).

Elles sont inexploitées aujourd'hui à cause de la profondeur où on est obligés d'aller chercher la pierre. La plupart sont comblées, les plus profondes ont été étayées, mais présentent encore un certain danger car il est arrivé plusieurs fois que le sol se soit effondré.

Maisons disparues - Moulins - Remarques

Il y avait autrefois des maisons à l'étang de Buey ; la dernière a disparue il y a une cinquantaine d'années. Les registres d'état civil portent mention de ce quartier. Près de Villevert, il y avait aussi une petite agglomération. C'était le petit bourg neuf. Non loin de la Croix Mailly, quelques maisons éparses dans la plaine on été démolies. M. de Beauregard rapporte que plusieurs puits les desservant ont été comblés.

A cinq cent mètres de là, il y avait le château des Grandes Brosses dont les dernières ruines ont été enlevées depuis cinq ans. Il avait abrité d'après la tradition populaire, les amours de Henri IV.

Au château de l'Espère, se trouve une pierre scellée dans un mur situé au nord, portant cette inscription datée de 1741 "qui espère ne périt".

Au quartier du lièvre d'or se lit sur une pierre cette inscription latine "Utinam huno veris smicis impleau 1746".

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